Les pâleurs de la lune

(
2014
)
Pour quatuor de saxophones et électroniques ca. 18 minutes

« Et je me demandais si je veillais ou si je dormais, - si c'étaient les pâleurs de la lune ou de Lucifer, - si c'était minuit ou le point du jour ! »

« Mais bientôt mon oreille n'interrogea plus qu'un silence profond. »
- extraits du troisième livre des Fantaisies de Gaspard de la Nuit, Aloÿsius Bertrand

Une caresse à fleur de peau.
La gravure des saisons sur les vieilles pierres.
La limite arbitraire et floue de l’horizon.
Les nuances étourdissantes d’un monochrome au musée.
Les pattes d’oie du conjoint qui sourit.
La flore qui envahit un cimetière abandonné.
La danse abstraite des vagues et de la lune.
La surface moirée d’une bulle de savon.
Un chuchotement, un soupir, un silence.
La patine complexe d’un toit de cuivre.
La survie fragile d’un germe qui perce le sol.
Le passage lent et grisant d’une nuit blanche à l’aube.

Les rêves de fin de nuit, à l’éveil ambigu.
La puissance destructrice de l’orage.
La grandeur lente des montages.
Le dépliage des feuilles de thé qui infusent.

Tant de beauté nous entoure, quand on lui en laisse le temps ! Souvent, elle émerge d’une simple rencontre, facilement ignorée. Au second regard, elle nous livre sa nature profonde, magnifique de subtilités et de richesses. Que de nuances nous apparaissent quand nous nous permettons de contempler la lune !

Les pâleurs de la lune a été commandée par Quasar avec le soutien du Conseil des arts du Canada.